Pourquoi des
mares ?
La principale cause du déclin
généralisé des amphibiens dans nos pays occidentaux est la disparition
et la fragmentation de leurs habitats.
Parmi ceux-ci, les zones humides ainsi
que les mares et autres petits plans d’eau correspondent pour
l’essentiel à leurs milieux de reproduction. Or, du fait de leur
assèchement, ces milieux ont régressé de 50 à 75 % en un siècle en
France.
Devant ce constat, l’association s’est fixé comme objectif prioritaire
la création, la restauration ou l’entretien de petits habitats
aquatiques tels que des mares, des flaques, des fossés, ornières,
lavoirs, abreuvoirs, …
Nous n’utiliserons que le terme de « mare » par la suite.
De la même façon, le terme « création » pourra recouvrir les
termes « restauration » et « entretien ».
Au
départ d’un projet de création de mares
Quand nous sommes sollicités
par des propriétaires de terrain.
Toute personne souhaitant entreprendre
une démarche de création de mare chez elle peut nous contacter :
pour
de simples conseils
pour un appui technique lors de
la réalisation
pour réaliser leur(s) mare(s)
Nous essayons de répondre favorablement à ces attentes si, après une
visite du terrain concerné, nous jugeons que le site
répond au minimum aux deux critères suivants :
retenir
suffisamment
d’eau d’origine naturelle (pluie, ruissellement, nappe
superficielle…), et même temporairement pour peu que ce soit au
printemps.
que la mare qui serait alors
créée soit potentiellement un milieu de reproduction pour les
amphibiens, aux vues de nos connaissances sur la présence d’espèces
sur la localité.
Ainsi, nous ne réalisons pas de mare d’agrément et n’installons pas de
bâche imperméable au fond des mares que nous créons. Par contre nous
ne rejetons pas l’imperméabilisation par l’argile (apport par le
propriétaire !)
Il est cependant évident qu’il nous faut mettre des priorités,
fonction de :
nos
moyens physiques et techniques,
la valeur écologique des
espèces connues de nous sur la localité concernée par le projet.
Les mares de notre initiative
Sans attendre les demandes de propriétaire, nous entreprenons de les
« démarcher » quand leurs terrains nous paraissent
particulièrement propices à la réalisation de mares, par exemple :
sur
un site mouilleux, dans un secteur où les mares sont rares.
sur des terrains situés sur
des zones identifiées comme corridors écologiques.
Et
surtout sur des terrains à proximité :
d’une mare isolée où nous connaissons la
présence d’une espèce d’amphibien à haute valeur patrimoniale
(par exemple incluses à l’annexe II de la convention de Berne ou aux
annexes II et IV de la directive Habitats …ou encore très rare sur le
département du Puy-De-Dôme).
d’un
site à haute valeur batrachologique (remarquable et fragile
compte tenu de la présence de plusieurs espèces emblématiques)
afin d’en élargir le périmètre.
Des réseaux de mares plutôt que des mares
Chaque fois que possible, c’est-à-dire avec l’accord du propriétaire, et
si la configuration du site le permet, nous optons :
pour la réalisation de deux petites mares
assez proches l’une de l’autre, plutôt qu’une seule grande
mare, la profondeur de l’une ira progressivement de 10/20 cm à 80/100
cm de profondeur, quand l’autre sera réalisée de faible profondeur,
soit de 10 à 40 cm maximum, s’apparentant plutôt à une flaque (mare
temporaire)
ou de préférence pour la
réalisation de réseaux de mares (au minimum trois).
Ce choix est particulièrement pertinent sur les secteurs où l’on
connaît une mare isolée avec présence d’une espèce rare. L’objectif
est de permettre à l’espèce de se reproduire sur plusieurs sites d’une
même zone afin d’éviter sa disparition totale d’une partie du
département si la mare d’origine venait à disparaître.
Moyens techniques
Les
bras des adhérents, des sympathisants et de toutes les bonnes
volontés, même occasionnelles, sont indispensables pour manier les
pelles et les pioches de l’association.
Pour les réseaux de mares,
il nous faut mettre en œuvre des moyens mécaniques, plus lourds,
nécessitant des financements conséquents et/ou la mise en place de
partenariat (s).
La méthode manuelle reste néanmoins
indispensable pour la réalisation des mares isolées ou difficiles
d’accès, ou encore pour la finition des chantiers après le passage
d’une pelle hydraulique. Elle permet, malgré le travail physique
qu’elle impose, de partager des instants conviviaux, et parfois dans
des cadres remarquables !
Suivis techniques et biologiques
Nous prévoyons de réaliser des suivis pour chaque mare créée ou
restaurée. Ils sont programmés à la fréquence d’un suivi après la
première année, puis d’un suivi tous les deux ans, et enfin tous les
trois ans.
Une «
fiche descriptive »
par mare est établie et une «
base
de données techniques » est systématiquement renseignée.
Ces documents doivent nous permettre dans le
temps d’évaluer au mieux la colonisation de chaque mare créée ou
restaurée, et ainsi d’évaluer au mieux le résultat de nos actions.